PLUS LOIN QUE LA NUIT & LE JOUR | Saison 2020-2021

Catégorie : Calendrier Diffusions mensuelles

 

 

 

Edito

 

« Le seul véritable voyage, le seul bain de jouvence, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux. »
(Marcel Proust, La Prisonnière, 1923)

 

« Tout fout l’camp ! », c’est entendu. Même si une bonne partie de l’année 2020 restera dans les mémoires comme celle d’une assignation à résidence planétaire. Cité en exergue de cette nouvelle saison documentaire, le fragment tiré du cinquième tome d’A la recherche du temps perdu – que vous avez peut-être enfin réussi à lire d’une traite, une fois devenus riches d’un temps s’écoulant souvent aussi vite que le minéral du sablier – fait écho à l’immobilité qui fut notre récente et commune condition.

 

Car, prisonniers d’un présent perpétuel, certains ont divagué, “pelleté des nuages”, comme disent nos cousins québécois, quand d’autres étaient “en première ligne”. Il nous a manqué un dehors aux limites floues, des perspectives plus tourmentées que l’azur vide du ciel. Nous avons rêvé de prendre la tangente et de faire parler la poudre d’escampette. Nostalgiques, tels des Ulysse à petits-pieds, parce qu’assurés de toujours revenir en Ithaque, d’un “monde ancien” habité par des moines gyrovagues et des routards nonchalants cheminant vers les confins.

 

Le cycle qui s’ouvrira le 11 octobre (pour combien de temps, nous n’en savons rien) fait donc la part belle à cet irrépressible besoin d’aller voir là-bas si… on y est, bien-sûr, mais aussi – surtout, de se déplacer hors de soi sans perdre de vue son point d’ancrage. De Marmignac à Churchill, de Calais à Braguino, palpite une humanité que d’étonnants cinéastes-voyageurs ont voulu dévisager, en érigeant avec l’acte de filmer un fragile pont entre l’ici et l’ailleurs. Ils ont entrepris un voyage avec les yeux et le corps, choisissant des lieux, des étapes, un parcours, une vitesse… Et nous ont “écrit d’un pays lointain” où ils ont pu reconnaître, en eux, la part de l’Autre.

 

 

Séance I – « … ET POUR QUELQUES HECTARES DE PLUS »
Dimanche 11 octobre 2020 – 11h – Cinémas Studio (en salles) – Tours
Chaco – Daniele Incalcaterra et Fausta Quattrini (Argentine-Italie-Suisse, 2018, 110 mn). Suivi d’un échange en visioconférence avec Daniele Incalcaterra.

 

Séance II – « LA LUNE AVEC LES DENTS »
Mercredi 11 novembre 2020 – 19h30 – Le Grand Cagibi – Tours
Chasseurs – Benjamin Bucher (France, 2019, 17 min)
Picture of Light – Peter Mettler (Canada, 1994, 83 min)

 

Séance III – « HIGHWAY TO HEAVEN »

Mardi 15 décembre 2020 – 18h30 – Cinémas Studio (bibliothèque) – Tours

Saule Marceau – Juliette Achard (France-Belgique, 2017, 34 min)

Braguino – Clément Cogitore (France-Finlande, 2017, 49 min)

 

Séance IV – « CLIFFHUNGER »

Mercredi 13 janvier 2021 – 19h – Médiathèque François Mitterrand – Tours

Je veux tomber – Muriel Alliot (Documentaire sonore, France, 2015, 25 min)

Declaration of Immortality – Marcin Koszalka (Pologne, 2010, 30 min)

 

Séance V – « LA TERRE DU MILIEU »

Mardi 16 février 2021 – 19h – Chapelle Sainte-Anne – Tours

Le Plein Pays – Antoine Boutet (France, 2009, 58 min)

 

Séance VI – “PASSE-MURAILLES”

Mardi 16 mars 2021 – 18h30 – Cinémas Studio (bibliothèque) – Tours

No London Today – Delphine Deloget (France, 2007, 77 min)

 

Séance VII – “SUITES FAMILIALES”

Mercredi 14 avril 2021 – 19h30 – Le Grand Gagibi – Tours

At the datcha – Thierry Paladino (Pologne, 2006, 30 min)

Retour à Genoa City – Benoît Grimalt (France, 2017, 29 min)

 

Séance VIII – “ALLER SE FAIRE VOIR”

Mercredi 19 mai 2021 – 19h30 – Cinémas Studio (en salle)

Face Value – Johan van der Keuken (Pays-Bas, 1991, 120 min)