Mille mémoires | Le nouveau cycle de projections mensuelles de Sans Canal Fixe
Catégorie : Diffusions mensuelles
Après deux ans passés à explorer l’art du portrait cinématographique sous (presque) toutes ses facettes, Sans Canal Fixe, fidèle à sa « ligne générale » de promotion et de défense du documentaire de création dans l’agglomération tourangelle, propose, cette année, un ensemble de films qui abordent, avec des dispositifs de narration très différents, la grande Histoire par le petit bout de la lorgnette individuelle.
Car, « là où on voudrait nous faire croire qu’il s’est forgé une mémoire collective, mille mémoires d’hommes […] promènent leurs déchirures personnelles dans la grande déchirure de l’histoire » comme le remarquait déjà Chris Marker dans Sans soleil, film qui ouvrira justement cette programmation. Celle-ci nous conduira au Japon, en Guinée Bissau, à Port Royal, dans l’ex-URSS, en Bosnie ou en Algérie.
Véritables plongées dans le temps long (Fragments sur la grâce), dé-passé (Out of the present), traumatique (De guerre lasses), ces « mille mémoires » qui surgissent parfois à la croisée de l’histoire intime et coloniale (La nuit s’achève, En friche), auraient pu n’être que des alluvions charriés par le grand fleuve de l’Histoire, jusqu’à l’oubli. Mais un regard singulier est venu, soudain, les retenir et les fixer durablement dans nos rétines.
Projections présentées par Emmanuel Chicon, programmateur à Sans Canal Fixe.
Première séance mardi 3 novembre 2015 à 18h30, à la Bibliothèque des cinémas Studio, 2 rue des Ursulines à Tours (entrée libre). Avec la projection de :
Sans soleil
Un film de Chris Marker (France, 1982, 104 minutes)
Des lettres d’un caméraman free-lance, Sandor Krasna (un des nombreux pseudo de Chris Marker), sont lues par une femme inconnue. Parcourant le monde, il demeure attiré par deux « pôles extrêmes de la survie », le Japon et l’Afrique, plus particulièrement la Guinée Buissau et les îles du Cap-Vert. Le caméraman s’interroge sur la représentation du monde dont il est en permanence l’artisan, et le rôle de la mémoire qu’il contribue à forger. Un sommet du film-essai par un réalisateur pour qui le cinéma devait fonctionner comme une « machine à repriser le tissu du temps ».
Projection suivie d’une discussion avec le public.
Prochaines séances à la bibliothèque des cinémas Studio :
Mardi 1er décembre
Fragments sur la grâce
Un film de Vincent Dieutre (France, 2006, 100 minutes). Avec Mathieu Amalric et Mireille Perrier.
Mardi 12 janvier
Out of the present
Un film de Andrei Ujica (Russie-Allemagne-France-Belgique, 1996, 95 minutes).