L’ATELIER DE PROG’ fait sa soirée (1 projection, 3 docus, du miam et du glouglou)
Catégorie : Autres événements
Vendredi 7 avril 2023 | 19h30
La Grange-Théâtre de Vaugarni
Lieu-dit Vaugarni, 37260 Pont-de-Ruan | Entrée libre | participation libre pour le miam
suivie par un échange avec le public
Depuis 2017, Sans Canal Fixe met en place un atelier de programmation à la Grange-Théâtre de Vaugarni, afin de faire découvrir le cinéma documentaire sous toutes ses formes et organiser une projection publique dans l’année.
Ayant travaillé cette année sur le thématique « Un lieu – un film », les participant.e.s ont choisi de vous présenter 3 films urbains, entre comédies et chroniques sociales, où l’espièglerie et la chaleur humaine priment sur la grisaille du béton :
BARRES
Luc Moullet
« Utilisant fréquemment le métro parisien, j’avais été émerveillé par la ruse, l’art et la grâce des fraudeurs face aux barres et tourniquets – le terme officiel est tripode – qui ouvrent l’accès aux quais. J’ai essayé de restituer pour l’éternité ces multiples pratiques vouées à l’oubli (ainsi que l’évolution des moyens de dissuasion, toujours plus sophistiqués).
J’en ai rajouté quelques-uns, assez gratinés, que j’ai inventé. Il y a donc du documentaire (reconstitué) et de la fiction dans Barres, presque entièrement tourné en studio : on ne nous aurait pas permis de filmer à l’intérieur de l’enceinte du métro, vu l’importance quelque peu bienveillante accordée par nous à la fraude. J’ai aussi établi une sorte de catalogue de tous les bruits insolites particuliers au métro et à son arsenal répressif. Après la diffusion de Barres, la fréquentation des rames s’est accrue : les gens prennent le métro, non plus pour se déplacer, mais pour admirer le spectacle des fraudeurs, ou la victoire de l’art sur l’utilité. » (Luc Moullet)
Luc Moullet
Né en 1937, cinéphile dès l’âge de huit ans, critique aux Cahiers du cinéma à dix-huit ans aux côtés de Truffaut, Rivette, Godard, Rohmer…, auteur d’une Politique des acteurs, d’essais sur Buñuel, Lang et King Vidor, cinéaste dès 1960, acteur à partir de 1966 en même temps que producteur (de ses propres films mais aussi d’Eustache ou de Duras)…
Luc Moullet est le seul cinéaste burlesque de la Nouvelle Vague. Pince-sans-rire comme Keaton, fin observateur de la comédie sociale de son temps comme Tati et Buñuel, pataphysicien et logicien de l’absurde comme Jarry, il lui suffit de poser son regard sur l’humanité et la société qui l’entourent pour en révéler les travers. Sa démarche parascientifique et sa rationalité emballée tiennent le monde à bonne distance.
LIFT
Marc Isaacs
Un ascenseur dans un immeuble populaire de l’East End londonien. C’est ici que le réalisateur s’installe pendant plusieurs jours avec sa caméra. Au début, les résidents sont interloqués, réagissant parfois avec nervosité. Mais rapidement le réalisateur se fait accepter par ceux-ci, qui d’ailleurs finissent par trouver tout naturel de le retrouver là, jour après jour, et d’être interrogés sur leur rêve, sur leur vie sentimentale, sur leur humeur, sur les petites choses de leurs vies quotidiennes.
Vers la fin du tournage, l’ascenseur sera finalement ce lieu où passer un moment agréable de la journée, pour y partager une conversation ou un repas avec le réalisateur.
2003 • Grierson Trust • Peterborough (Royaume-Uni) • Best Newcomer
2003 • Festival International du Court Métrage Clermont-Ferrand • Clermont-Ferrand • Prix spécial du Jury
2002 • RTS (Royal Television Society) • Londres (Royaume-Uni) • Royal Television Society Award
Marc Isaacs
Depuis 2001, Marc Isaacs a réalisé plus de 10 documentaires de création pour la BBC et Channel 4. Ses films ont remporté les prix Grierson, Royal Television Society et BAFTA, ainsi que de nombreux prix dans des festivals internationaux. En 2006, ses films Lift, Calais, la dernière frontière, Travellers et Un jour mon prince viendra ont fait l’objet d’une rétrospective aux États généraux du film documentaire de Lussas et son travail est cité dans de nombreux ouvrages de cinéma.
Les films de Marc Isaacs poussent les limites créatives de la forme documentaire et donnent une place primordiale à la rencontre. Ils examinent la manière dont les gens vivent dans l’Europe contemporaine, postcoloniale et capitaliste, grâce à un cinéma basé sur l’espace, et dont les valeurs réelles et métaphoriques sont simultanément représentées, mises en avant et contestées.
ALIMENTATION GÉNÉRALE
Chantal Briet
À la cité de La Source à Épinay-sur-Seine, dans un centre commercial vétuste menacé de destruction, l’épicerie d’Ali reste l’unique lieu d’échange, un refuge où peuvent se retrouver les habitants du quartier. Ce documentaire nous plonge avec bonheur dans le quotidien d’une petite épicerie, véritable oasis de vie. Les clients se succèdent sous l’œil bienveillant d’Ali, l’épicier charismatique, chanteur à ses heures.
Cette chronique émouvante et souvent drôle met en valeur l’importance d’un tel lieu : un petit commerce de quartier où jaillissent encore, malgré les difficultés, la chaleur humaine, le rire, la convivialité.
2007 • Scam • Paris (France) • Étoile de la Scam
2005 • Doclisboa – Festival Internacional de Cinema Documental • Lisbonne (Portugal) • Grand Prix du film documentaire
2005 • ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) • Cannes • Programmation ACID 2005
Chantal Briet
Depuis 1987, elle a réalisé une douzaine de films (court métrages et documentaires) dont ALIMENTATION GÉNÉRALE, la chronique d’une petite épicerie à Epinay-sur-Seine, sorti en salles en 2005, qui a reçu de nombreux prix en France et à l’international.
Elle intervient ponctuellement en formation documentaire en France et à l’étranger. Elle est membre du Jury « Brouillon d’un Rêve » de la SCAM.
La Grange-Théâtre de Vaugarni, créée en 2005 et basée sur la commune de Pont-de-Ruan (37), est aménagée dans une ancienne ferme restaurée située dans un écrin de verdure. Gérée par l’association CEDR (Culture et Développement Rural), elle propose une quarantaine de représentations fréquentées par près de 5000 spectateurs chaque année. Théâtre, musique, danse, cinéma, arts plastiques, toutes les disciplines sont représentées. C’est aussi un lieu de résidence pour les artistes avec l’accueil d’environ 30 compagnies professionnelles par an.