ÇA VA OU BIEN ?! #2 : « LA OSTALGIE, CAMARADE »
Catégorie : Diffusions mensuelles
ÉDITO :
20 ans se sont écoulés depuis la création de Sans Canal Fixe. Au départ outil “collaboratif” (comme on dit aujourd’hui) de lutte, par le regard documentaire, contre les enchantements du petit écran, “Sans Canal” a fini par faire le choix du cinéma avec une idée “Fixe” : imaginer et fabriquer des films grâce à des modes de production alternatifs et non-marchands. Puis les montrer dans des lieux publics, en rime ou en prose avec d’autres oeuvres inspirantes, ou partageant un point de vue plus ou moins décalé porté sur un monde qui se désenchante à la vitesse de la lumière.
Car en 2019, est-il encore possible de “semer demain si le monde vient à sa fin ?” (Judith Cahen et Masayasu Eguchi) ? Les cinéastes qui reluquent la cata en cours à (bonne) distance sont-ils pour autant attentistes, parce que le geste documentaire prend le temps de l’observation, alors que le fond de l’air actuel sent la panique et que tous les voyants sont au rouge vif ? Face à la logique de l’effondrement global, le cinéma documentaire, tel que nous l’aimons et le pratiquons encore, tente de résister.
En portant témoignage des formes de vie qui continuent, à bas bruit, dans les marges d’une mondialisation pas très heureuse, de Fukushima à Berne, de Canton à Riga, de Notre-Dame-des-Landes à la Waddenzee.
En collectant des traces de l’époque pour les adresser à ses contemporains, aux générations suivantes. Si “la réalité (du présent) est le futur du passé” (Huang Weikai), les images documentaires peuvent tracer les chemins de la résilience et accompagner les combats d’aujourd’hui.
Coopérative Artéfacts | Entrée libre
30 rue André Theuriet, 37000 TOURS
PAYSAGE DE L’EST
de Eduard Schreiber (RDA, 1991, 13 min)
Des objets de l’ex-RDA sont mis au rebut dans une décharge de la périphérie de Berlin-Est (Ost-Berlin en allemand)… Courte épitaphe cinématographique pour un pays et un projet de société qui ont cessé d’exister du jour au lendemain.
RABBIT À LA BERLIN
de Bartek Konopka & Piotr Rosolowski (Pologne–Allemagne, 2009, 50 min)
Pendant 28 ans, les lapins de garenne ont prospéré (herbage à foison, tranquillité assurée par les gardes-frontière) dans le no man’s land séparant Berlin-Est de Berlin-Ouest. Enfermés, mais heureux, ils ont pu observer à loisir l’étrange manège des hommes et la roue de l’Histoire, entre la construction et la destruction du « Mur de la honte ».
Cet événement s’inscrit dans le cadre des 30 ans de la chute du Mur de Berlin, et sera complété par la Cinémathèque de Tours lundi 11 novembre avec une soirée, deux films aux Cinémas Studio :
à 19h30 : De l’autre côté du Mur (Westen) de Christian Schwochow (All, 2013, 102 min)
à 20h30 : Sonnennallee de Leander Haussmann (All, 1999, 90 min).
Plus d’infos sur le site de la Cinémathèque de Tours