ÇA VA OU BIEN ?! #3 : « PÉRI(L)-URBAIN »
Catégorie : Diffusions mensuelles
ÉDITO :
20 ans se sont écoulés depuis la création de Sans Canal Fixe. Au départ outil “collaboratif” (comme on dit aujourd’hui) de lutte, par le regard documentaire, contre les enchantements du petit écran, “Sans Canal” a fini par faire le choix du cinéma avec une idée “Fixe” : imaginer et fabriquer des films grâce à des modes de production alternatifs et non-marchands. Puis les montrer dans des lieux publics, en rime ou en prose avec d’autres oeuvres inspirantes, ou partageant un point de vue plus ou moins décalé porté sur un monde qui se désenchante à la vitesse de la lumière.
Car en 2019, est-il encore possible de “semer demain si le monde vient à sa fin ?” (Judith Cahen et Masayasu Eguchi) ? Les cinéastes qui reluquent la cata en cours à (bonne) distance sont-ils pour autant attentistes, parce que le geste documentaire prend le temps de l’observation, alors que le fond de l’air actuel sent la panique et que tous les voyants sont au rouge vif ? Face à la logique de l’effondrement global, le cinéma documentaire, tel que nous l’aimons et le pratiquons encore, tente de résister.
En portant témoignage des formes de vie qui continuent, à bas bruit, dans les marges d’une mondialisation pas très heureuse, de Fukushima à Berne, de Canton à Riga, de Notre-Dame-des-Landes à la Waddenzee.
En collectant des traces de l’époque pour les adresser à ses contemporains, aux générations suivantes. Si “la réalité (du présent) est le futur du passé” (Huang Weikai), les images documentaires peuvent tracer les chemins de la résilience et accompagner les combats d’aujourd’hui.
SÉANCE III : « PÉRI(L)-URBAIN »
Mardi 10 décembre | 18h30
Cinémas Studio (bibliothèque) | Entrée libre
2, rue des Ursulines 37000 TOURS
DIAGONALE DU VIDE
de Guillaume Ballandras (France, 2016, 24 min)
Guillaume Ballandras dérive dans les périphéries de la diagonale du vide (cette large bande du territoire français faiblement peuplée, allant de la Meuse aux Landes) à la fin d’un été caniculaire. Dans cet univers rigide et monotone, composé de hangars, de parkings, de ronds-points et d’enseignes colorées, le moindre mouvement fait événement, l’intrusion provoque la vie.
DISORDER
de Huang Weikai (France-Chine, 2009, 59 min)
A Guangzhou (Canton), vaste mégapole chinoise située au Nord Est de Hong-Kong, des journalistes freelance couvrent des faits divers comme des inondations, des accidents de voiture, des fraudes, etc. Huang Weikai a collecté et monté leurs rushes, liant des récits disparates les uns aux autres pour construire une vision inquiétante du chaos urbain chinois. Discorder est une réflexion dégraissée de tout commentaire sur l’absurde cruauté des villes.