ÇA VA OU BIEN ?! #5 : « En attendant le déluge »
Catégorie : Diffusions mensuelles
ÉDITO :
20 ans se sont écoulés depuis la création de Sans Canal Fixe. Au départ outil “collaboratif” (comme on dit aujourd’hui) de lutte, par le regard documentaire, contre les enchantements du petit écran, “Sans Canal” a fini par faire le choix du cinéma avec une idée “Fixe” : imaginer et fabriquer des films grâce à des modes de production alternatifs et non-marchands. Puis les montrer dans des lieux publics, en rime ou en prose avec d’autres oeuvres inspirantes, ou partageant un point de vue plus ou moins décalé porté sur un monde qui se désenchante à la vitesse de la lumière.
Car en 2019, est-il encore possible de “semer demain si le monde vient à sa fin ?” (Judith Cahen et Masayasu Eguchi) ? Les cinéastes qui reluquent la cata en cours à (bonne) distance sont-ils pour autant attentistes, parce que le geste documentaire prend le temps de l’observation, alors que le fond de l’air actuel sent la panique et que tous les voyants sont au rouge vif ?
Face à la logique de l’effondrement global, le cinéma documentaire, tel que nous l’aimons et le pratiquons encore, tente de résister. En portant témoignage des formes de vie qui continuent, à bas bruit, dans les marges d’une mondialisation pas très heureuse, de Fukushima à Berne, de Canton à Riga, de Notre-Dame-des-Landes à la Waddenzee.
En collectant des traces de l’époque pour les adresser à ses contemporains, aux générations suivantes. Si “la réalité (du présent) est le futur du passé” (Huang Weikai), les images documentaires peuvent tracer les chemins de la résilience et accompagner les combats d’aujourd’hui.
Vendredi 14 février | 19h
Chapelle Sainte-Anne, Square Roze 37000 TOURS
Entrée libre (réservation conseillée au 02 47 05 24 78)
Sans Canal Fixe présente, à la Chapelle Sainte-Anne, la 5e séance de son cycle de projections mensuelles 2019-2020 principalement consacré aux problématiques environnementales contemporaines et intitulé ÇA VA OU BIEN ?!
Placée sous le signe de l’eau, cette soirée va débuter avec le cinéaste Yvan Petit qui vient présenter une étape de travail de son dernier film actuellement en cours de montage, De la résistance des digues – Film-journal 2013-2016, puis va se poursuivre avec la projection d’un classique du cinéma documentaire, La Jungle plate de Johan van der Keuken.
En présence d’Yvan Petit | Pot offert après la séance
De la résistance des digues
Film-journal 2013-2016
de Yvan Petit
Etape de travail (France, 2020, 10 min)
Production : Sans Canal Fixe
« Je filme chaque jour pour plus tard, parce qu’aujourd’hui tout est déréglé. J’habite au bord d’un fleuve dont on a tenté depuis des siècles de contenir les crues imprévisibles. On me commande des images pour un film sur le risque d’inondation. Je me demande si les digues doivent tenir ou craquer pour libérer le trop-plein. » Yvan Petit
La Jungle plate
de Johan van der Keuken (Pays-Bas, 1978, 90 min)
La Waddenzee (mer des terres humides), bordant une partie des Pays-Bas, de l’Allemagne et du Danemark, forme un espace naturel unique, tantôt mer, tantôt terre, selon les marées. Reliant par le montage, vers de vase, pêcheurs, oiseaux, syndicalistes, carrelets et militants anti-nucléaires, Johan van der Keuken dresse le portrait d’un écosystème sacrifié sur l’autel des intérêts économiques et industriels. Projection organisée en partenariat avec Documentaire sur grand écran