Dans le cadre du mois du film documentaire, Sans Canal Fixe présente « ALTER – EGOS »
Catégorie : Diffusions mensuelles
« ALTER-EGOS »
Organisé par l’association Images en bibliothèques, le Mois du film documentaire réunit près de 2000 lieux culturels, sociaux et éducatifs, en France et dans le monde, qui diffusent plus de 1600 films documentaires au mois de novembre.
Du 15 au 18 novembre, la Médiathèque de La Riche confie la programmation à Sans Canal Fixe qui propose 3 séances et une rencontre autour de la production alternative de films par des associations et des collectifs de réalisateurs et producteurs.
En écho à son cycle de projections mensuelles, qui s’intéresse, cette année, aux formes documentaires écrites « à quatre ou cinquante mains », Sans Canal Fixe présentera des films produits et réalisés au sein de structures alternatives basées à Orléans, Lyon ou Marseille, et proches en esprit comme en pratiques du collectif tourangeau.
Mardi 15 novembre, Médiathèque de la Riche, 19h, entrée libre
SEIZE PAGES
Un film de Anne Moltrecht et Yvan Petit (Sans Canal Fixe, Tours) – 2016 / 40′ | Avant-première
Automne 2015. Les acteurs d’un satirique tourangeau, « Le P’tit Rouge », jumeau de Charlie Hebdo, paru dans les années 1970, planchent sur un numéro anniversaire, unique, de 16 pages. Pour concevoir ce nouveau journal, ils entendent publier en miroir le regard porté il y a trente ans sur différents sujets (l’extrême droite, les inégalités hommes-femmes…) et ce qu’on pourrait en dire aujourd’hui. Mais l’actualité, brutale, fait irruption, et vient enrayer le processus…
ATTENTION FRAGILE
Un film de Vincent Reignier (Cent Soleils, Orléans) – 2012 / 59′
« Il y a quelques années, je me suis rendu compte que j’habitais à proximité de l’usine historique qui fabrique la vaisselle Duralex. A cette époque, elle traversait de graves difficultés. Je ne connaissais rien du monde ouvrier. Au moment où l’activité de l’usine a repris, j’ai eu envie d’entendre la parole de ces verriers. Pendant plusieurs mois, j’ai filmé cinq travailleurs dans cette vieille usine. J’ai filmé leurs gestes au travail et leur parole. J’ai voulu raconter une usine qui fonctionne jour et nuit, dont l’apparente sérénité contraste avec le ressenti des ouvriers, marqués par le passé et la lente disparition du lien social ». Vincent Régnier. Bande annonce ici
Mercredi 16 novembre, Médiathèque de la Riche, 19h, entrée libre
CETTE GUERRE ET NOUS
Un film de Béatrice Dubell (Grand Ensemble, Lyon) – 2013 / 110′
Sur le lieu d’une exposition, qui met en lumière des pages oubliées de la guerre de libération algérienne, des visiteurs d’âges divers prennent la parole. La diversité de leurs récits compose une vue d’ensemble : appelés, descendants de l’immigration algérienne, rapatriés, harkis ou désignés comme tels, reflétant l’état des mémoires et des représentations de cette guerre, en 2012, dans une grande ville de France. Bande annonce ici
Jeudi 17 novembre, Université François Rabelais, Les Tanneurs (salle T055), de 17h à 19h, entrée libre
Rencontre autour des pratiques audiovisuelles indépendantes
En présence de réalisateurs des Collectifs Cent Soleils, Grand ensemble, Primitivi et Sans Canal Fixe
Vendredi 18 novembre, Médiathèque de la Riche, 19h, entrée libre
LA FETE EST FINIE
Un film de Nicolas Burlaud (Primitivi, 360° et même plus, Marseille) – 2015 / 78′
Le film revient sur l’année 2013, ou Marseille fut élue « capitale européenne de la Culture », et porte un regard critique sur l’opération, et sur son utilisation comme un accélérateur des processus de mutations urbaines qui redessinent la ville. Au delà de l’intérêt local, La Fête est finie pose un regard sur un renversement historique, celui par lequel « la Culture », vecteur et valeur traditionnels d’émancipation pourrait bien devenir, si ses acteurs ne s’interrogent pas sérieusement sur leur rôle, une arme au service de la bourgeoisie d’affaire et des promoteurs immobiliers. Bande annonce ici
A propos d’ALTER-EGOS et des collectifs :
Ces structures ont une histoire commune liée à l’émergence du tiers-secteur, des télés libres et de la CPML (Coordination Permanente des Médias Libres)… Les séances larichoises résonnent comme des retrouvailles, l’envie partagée de « faire le point » sur ce qui a changé : paysages et situations de l’alter-cinéma dans la France de 2016.
Les marseillais de Primitivi, actifs depuis quinze ans dans le domaine de « la téloche de rue, la production de films courts d’actualité politique et sociale » (mais aussi comme relais d’initiatives similaires en Europe, Amérique du Sud et Afrique), ont ainsi lancé au printemps dernier leur « Doctorat sauvage en médias libres », un dispositif de recherche-action qui mêlera formation/production/diffusion pour « poser les bases d’une télévision populaire ». Un dispositif qui comprend, entre autres, des sessions de formation, des réalisations collectives de contenus et une expérimentation continue des modes de diffusion.
Le combat du distributeur 360° et même plus, s’arrime, lui, au désir de « produire et réaliser ensemble des œuvres visuelles et/ou sonores en marge des industries du cinéma et de la télévision », mais aussi à celui de diffuser sans oeillères « des cinématographies qui se rejoignent en particulier sur des questions de pratiques et d’économies. »
L’association Grand Ensemble à Lyon, ancre quant à elle son action audiovisuelle (projections, rencontres, ateliers de réalisation, dispositifs de création collective) dans l’éducation populaire, et privilégie les thématiques telles que le monde du travail, la mémoire et l’histoire, les rapports hommes-femmes, les migrations…
Les Orléanais de Cent soleils, enfin, s’efforcent de produire et de promouvoir « d’autres images de cinéma », là encore par le biais de projections et d’ateliers de pratique audiovisuelle offrant aux participants l’occasion de « réfléchir, à travers la réalisation de courts films, aux langages de l’image et aux manipulations qu’ils engendrent ».
Fortement « territorialisés », au sens où l’entend le philosophe et psychanalyste Miguel Bensayag, dans sa critique de « l’homme sans qualité » produit en masse par les sociétés démocratiques occidentales, ces collectifs observent depuis le début des années 2000, avec l’outil-caméra, la complexité des dynamiques sociales et politiques de leur environnement : à la vision unidimensionnelle et sérielle des fictions réelles déversées par les médias mainstream, ils opposent la construction patiente d’une « réalité augmentée » qui n’est autre qu’un espace public, partiel ou parfois confidentiel, mais terrible, parce que vivant…
Les projections sont suivies d’une rencontre avec les réalisateurs.