Mensuelle de février 2013 : Nuit de poussière | Territoire perdu
Catégorie : Diffusions mensuelles
Mardi 4 décembre – 20h30 – séance proposée par l’atelier de programmation
au Café-Comptoir Colette, 57 quai Paul Bert à Tours – entrée libre
«Depuis le mois d’octobre, Sans Canal Fixe propose un atelier de programmation. Cet atelier permet à celles et ceux qui s’y impliquent de participer à une expérience collective visant à mettre en valeur la richesse de la création documentaire. »
« La politique est davantage affaire de formes de vie que de prise de pouvoir » écrivait Eric Hazan en 2005. Passée l’hystérie électorale, nous voilà confrontés à cette épineuse question : Sur quelles bases (re)construire le contrat social, le vivre-ensemble, comment garantir à chacun-e, la liberté d’habiter comme il/elle l’entend un corps social miné par les dynamiques de prédation socio-économiques à grande échelle ? « Habiter », c’est précisément inventer des formes de vie. Filmer le réel, c’est une mise en demeure : celle de construire un espace incertain dans lequel peut se déployer une relation entre filmeurs, filmés et spectateurs. Dans le cadre de ses séances mensuelles, qui vont associer les travaux d’un atelier de programmation rassemblant une dizaine de résident-e-s de l’agglomération tourangelle, Sans Canal Fixe donne droit de cité à celles et ceux qui tentent d’habiter le monde autrement avec les « romanciers du réel » comme complices : il s’agit de « sauter dans le flou, dans le noir, dans la peur qui nous habitent (…). Affronter cinématographiquement une image de soi, une image de l’autre, au pays des grands montreurs d’ombres. » (Gérard Mordillat)
Nuit de poussière un film de Ali Hazara
Afghanistan / France – 2011 – 20 min
En quelques splendides plans sombres troués par les seuls phares des voitures, ce court-métrage tourné à Kaboul
fait entrevoir un monde, qui vu d’ici, a été englouti sous les images de reportages de guerre. Trouvant à peine
leur chemin à la lumière d’une boutique ou d’une station service, les balayeurs de nuit de la capitale afghane font un bien étrange métier. Tout au plus soulèvent-ils la poussière qui se redépose un peu plus loin. En superposant au geste inutile des balayeurs la parole de l’un d’entre eux, Ali Hazara met le doigt sur le cycle de corruption généralisée dont cette tâche absurde est le fruit.
Territoire perdu un film de Pierre-Yves Vandeweerd
France / Belgique- 2011 – 75 min
Traversé par un mur de 2400 km construit par l’armée marocaine, le Sahara occidental est aujourd’hui découpé en deux parties, l’une occupée par le Maroc, l’autre sous le contrôle du Front de Libération du Sahara occidental (Polisario). À partir de récits de fuite et d’exil, d’interminables attentes, de vies arrêtées et persécutées, venus des deux côtés du mur, ce film témoigne sur le peuple sahraoui, sur son territoire, sur son enfermement dans les rêves des uns et des autres. Dans une esthétique qui sublime le réel, Territoire perdu résonne comme une partition contrastée entre paysages sonores, portraits en noir et blanc et poétique nomade.