La mensuelle de mars | Tishe ! de Victor Kossakovski
Catégorie : Diffusions mensuelles
Mardi 13 mars 2018 à 18h30
Cinémas Studio (bibliothèque), 2 rue des Ursulines, à Tours
Entrée libre
« La fenêtre s’ouvre comme une orange
Le beau fruit de la lumière »
Guillaume Apollinaire
TISHE !
Un film de Victor Kossakovski
(Russie, 2003, 80 min)
Victor Kossakovski observe une petite rue de Saint-Pétersbourg depuis sa fenêtre. En permanence, la chaussée est cassée puis repavée. Il pleut souvent, parfois il neige, les saisons défilent et la population s’adapte. Sous la pluie torrentielle, certains courent, d’autres rasent les murs ou se couvrent la tête d’un sac plastique. Un couple investit la chaussée, patauge dans les flaques, s’embrasse, créant une atmosphère comique imprégnée de la poésie printanière du square… Il a filmé pendant une année avec autant de patience que d’humour, il pose son regard étonnamment intuitif sur les petites scènes de la rue. L’image d’une comédie humaine universelle. Tishe ! que l’on peut traduire par « sois tranquille et modeste », est une épiphanie du quotidien, entre drôlerie et drame, surréalisme et abstraction.
PRIX NIKA – MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE
PRIX DU CINÉMA DOCUMENTAIRE – MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE
Victor Kossakovski est apparu sur la scène internationale dans les années 1990, en même temps que deux autres brillants représentants du documentaire russe : Sergeï Dvortsevoy et Sergeï Loznitsa. Ses films, souvent comiques, sont influencés par la photographie abstraite, et frappent par leur sens du burlesque et de la démesure. Avec le dispositif minimaliste de Tishe !, Victor Kossakovski semble nous adresser une profession de foi : les histoires sont dans le monde : à notre porte, sous notre fenêtre. Reste à les voir, les comprendre et les mettre en scène.
Alors qu’il était en attente de financement pour un documentaire qui ne s’est finalement jamais fait, le réalisateur Victor Kossakovsky a commencé par filmer ce qui se passait dans la rue de son appartement situé en plein cœur de Saint-Pétersbourg uniquement pour son propre plaisir. Au bout d’un an d’une pratique régulière, le cinéaste s’est aperçu qu’il disposait de plus de 10 heures de film qu’il a finalement envisagé de commercialiser afin de prendre sa revanche sur le système de production traditionnel. Pour rendre son documentaire plus accessible, il a réduit la durée à 80 minutes entièrement dénuées de parole. Quel peut bien être l’intérêt de visionner une œuvre aussi modeste dans sa conception et dans son ambition ? Tout simplement l’indéniable talent d’un homme capable de transcender tout ce qu’il filme pour nous donner à voir le monde à travers son regard, plein d’humilité et d’empathie envers autrui.
(avoir-alire.com)
La séance sera présentée par Jean-Baptiste Giuliani et suivie d’une discussion avec le public.
Venez découvrir un documentaire filmé selon les règles dictées par le hasard.
Plus d’infos sur le lieu de diffusion
Prochaine mensuelle le mercredi 11 avril à 19h à La Médiathèque de La Riche avec :
L’argent raconté aux enfants et à leurs parents, de Claudio Pazienza, Belgique, 2002, 53 min
La brêle sauvage, de Greg Clément, Suisse, 2015, 27 min