Mensuelle d’avril 2014 : Une veste tranquille (Eine ruhige Jacke)
Catégorie : Diffusions mensuelles
Mardi 1er avril 20h30
Au Café-Comptoir Colette, 57 Quai Paul Bert à Tours
Entrée libre
« Bienvenue, humains ! » murmurait la voix robotique du Disneyland d’Arnaud Des Pallières (2000). En portraiturant ce no man’s land artificiel, le cinéaste levait les masques bienveillants qui peuplent l’enfance standardisée pour faire émerger la figure grimaçante des marchands de rêve américains. Qui portraiture, « torture » le visage familier du monde. Qui le dévisage, en vient à défigurer le « déjà-pensé-mis-en-forme », apanage du monde unidimensionnel proposé par la télévision. Transpercer les images « sans qualité » produites en série, pour retrouver des visages, des figures, des présences; imaginer des formes sensibles qui rendent visible ce qui ne l’est pas à première vue ; enfin, faire « boiter » le réel, en refusant d’être son double mimétique : telle est la vocation du cinéma du réel que Sans Canal Fixe s’efforce de montrer dans le cadre des projections mensuelles. Comme l’an passé, ce cycle autour du portrait documentaire sera en partie préparé par un atelier de programmation ouvert à tous les non-professionnels du cinéma et composé d’une dizaine de résidents de l’agglomération tourangelle.
Une veste tranquille (Eine ruhige Jacke)
Un film de Ramòn Giger
(Suisse – 2010 – 76 minutes)
Production : Vivisue Films
Roman, âgé de 26 ans, ne parle pas. Il est autiste. Cette affection entrave profondément sa relation avec le monde extérieur, avec les autres. Il vit dans une institution spécialisée dans laquelle les travaux agricoles et forestiers occupent une place centrale.
Xaver, son accompagnateur, l’entraîne toujours un peu plus vers de nouvelles découvertes et progrès, dans son rapport aux autres comme dans l’apprentissage de savoir-faire. Mais il doit composer avec l’instabilité permanente du comportement de Roman…
Ramòn Giger souhaitait au départ faire un film sur l’autisme. Il est retourné dans le foyer Sonnhalden à Gempen (Suisse) dans lequel il avait été travailleur social dans le cadre de son service civil. Devant ce projet, Roman a montré un intérêt tel qu’il en est devenu le sujet principal et a été inclus dans le processus de création. Au cours du tournage, il manifeste son envie de filmer lui-aussi : une petite caméra lui est confiée. De nombreux plans qu’il a réalisés sont intégrés au montage.
Une veste tranquille (Eine ruhige Jacke) est une tentative brillante d’approcher la perception du monde propre à Roman, comme de briser les représentations dans lesquelles on enferme trop facilement l’autisme.
Ramòn Giger est un réalisateur suisse né en 1982. Une veste tranquille (Eine ruhige Jacke) est son premier film. Il a obtenu un accueil très favorable dans de nombreux festivals. Son deuxième long métrage, Karma Shadub, sur la relation qu’il entretient avec son père, violoniste de renommée internationale, a obtenu le Grand Prix au festival Visions du Réel à Nyon (Suisse) en 2013.