Mensuelle de janvier 2014 : Lucebert, temps et adieux
Catégorie : Diffusions mensuelles
Mardi 7 janvier – 20h30 – Entrée libre
à L’Instant Ciné, 2 rue Bernard Palissy 37000 Tours
Séance proposée par l’atelier de programmation
« Bienvenue, humains ! » murmurait la voix robotique du Disneyland d’Arnaud Des Pallières (2000). En portraiturant ce no man’s land artificiel, le cinéaste levait les masques bienveillants qui peuplent l’enfance standardisée pour faire émerger la figure grimaçante des marchands de rêve américains. Qui portraiture, « torture » le visage familier du monde. Qui le dévisage, en vient à défigurer le « déjà-pensé-mis-en-forme », apanage du monde unidimensionel proposé par la télévision. Transpercer les images « sans qualité » produites en série, pour retrouver des visages, des figures, des présences ; imaginer des formes sensibles qui rendent visible ce qui ne l’est pas à première vue ; enfin, faire « boiter » le réel, en refusant d’être son double mimétique : telle est la vocation du cinéma du réel que Sans Canal Fixe s’efforce de montrer dans le cadre des projections mensuelles. Comme l’an passé, ce cycle autour du portrait documentaire sera en partie préparé par un atelier de programmation ouvert à tous les non-professionnels du cinéma et composé d’une dizaine de résidents de l’agglomération tourangelle.
Lucebert, temps et adieux, un film de Johan van der Keuken
Pays-Bas – 1994 – 51 minutes
Une toile sonore en free Jazz, des rires d’enfants, des monstres pâteux mangeurs de mots ; c’est par le sensible que Johan van der Keuken aborde le portrait du peintre et poète néerlandais Lubertus Jacobus Swaanswijk dit Lucebert (1924 – 1994).
Lucebert, temps et adieux, part d’une volonté commune de réaliser en trois temps, avec l’artiste, une fresque, un témoignage expressif du vivant et des formes pendant la période trouble de la seconde moitié du XXème siècle à Amsterdam. Un univers dépouillé, anthropomorphe, visuel et sonore où la spontanéité, moteur du mouvement, se dérobe à l’œil sensible et attentif, où l’oreille sollicitée par une langue étrangère et gutturale, appelle à trouver en nous même ce que nous n’aurions pas encore cherché. L’ authenticité.
» Où tu ne me cherches pas, tu me trouveras. Cherche-moi. » .
Photographe et cinéaste néerlandais, Johan van der Keuken (1938 – 2001) est l’auteur d’une cinquantaine de documentaires qu’il mène simultanément à une activité de photographe : Un Moment de silence en 1963, L’Enfant aveugle en 1964 ou encore Présent inachevé en 2002.