Mensuelle de mars 2014 : Z32, un film de Avi Mograbi
Catégorie : Diffusions mensuelles
Mardi 4 mars 20h30
Au Café-Comptoir Colette, 57 Quai Paul Bert à Tours
Entrée libre – Séance proposée par l’atelier de programmation
« Bienvenue, humains ! » murmurait la voix robotique du Disneyland d’Arnaud Des Pallières (2000). En portraiturant ce no man’s land artificiel, le cinéaste levait les masques bienveillants qui peuplent l’enfance standardisée pour faire émerger la figure grimaçante des marchands de rêve américains. Qui portraiture, « torture » le visage familier du monde. Qui le dévisage, en vient à défigurer le « déjà-pensé-mis-en-forme », apanage du monde unidimensionnel proposé par la télévision. Transpercer les images « sans qualité » produites en série, pour retrouver des visages, des figures, des présences; imaginer des formes sensibles qui rendent visible ce qui ne l’est pas à première vue ; enfin, faire « boiter » le réel, en refusant d’être son double mimétique : telle est la vocation du cinéma du réel que Sans Canal Fixe s’efforce de montrer dans le cadre des projections mensuelles. Comme l’an passé, ce cycle autour du portrait documentaire sera en partie préparé par un atelier de programmation ouvert à tous les non-professionnels du cinéma et composé d’une dizaine de résidents de l’agglomération tourangelle.
Z32, un film de Avi Mograbi
France, Israël – 2009 – 81 minutes
Un ex-soldat israélien a participé à une mission de représailles dans laquelle deux policiers palestiniens ont été tués. Il cherche à obtenir le pardon pour ce qu’il a fait. Sa petite amie ne pense pas que ce soit si simple, elle soulève des questions que lui n’est pas encore capable d’affronter. Ayant à leur tour peur de représailles, les deux jeunes gens acceptent de témoigner devant la caméra tant que leur identité n’est pas dévoilée.
Avi Mograbi utilise un dispositif particulièrement original en ayant recours à des masques digitaux et évolutifs qui, tout en préservant l’anonymat des deux personnages, laissent transparaître leurs émotions. Et pour désamorcer tout pathos, le film est entrecoupé de véritables scènes chantées, dépassant les limites des genres et offrant une distance salutaire au spectateur.
Avi Mograbi est un réalisateur israélien né en 1956. Depuis Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon (1997), en passant par Pour un seul de mes deux yeux (2005), présenté hors-compétition au festival de Cannes, son œuvre engagée n’a de cesse de questionner la politique de son pays tout en proposant des enjeux esthétiques forts et originaux.