Parcours de cinéaste : de l’atelier participatif à la réalisation
Catégorie : Autres événements
Projections-rencontres proposées par Sans Canal Fixe
Vendredi 13 et samedi 14 septembre 2013 – 19h – Médiathèque de La Riche
Entrée libre
En 2003, Dominique Maugars est cheminot au Technicentre de Saint-Pierre-des-Corps et participe à l’élaboration du film Rue des Ateliers. Ses collègues et lui y racontent la lutte victorieuse qu’ils ont mené et qui a abouti à leur intégration au sein de la SNCF en 1983. Fin 2005, Dominique Maugars part à la retraite. Yvan Petit, réalisateur à Sans Canal Fixe fait de ce départ et des préparatifs l’entourant, le sujet de son film La Remise de la caisse. En 2009, Dominique est accueilli en résidence de cinéma documentaire à Sans Canal Fixe pour y réaliser un premier film court, La Lanterne. En 2010, Dominique nous parle d’un nouveau projet, Des hommes véritables. Il nous a alors semblé évident que nous devions l’accompagner dans ce projet complexe qui mêle récit autobiographique et histoire sociale, politique de Saint-Pierre-des-Corps, et du Technicentre. Sorti en 2013, ce film continue de nous raconter l’histoire d’une usine emblématique et des hommes qui y ont travaillé et lutté.
L’objectif de ce cycle de projections est donc de montrer ce parcours. De réfléchir au cheminement qui a conduit Dominique à devenir réalisateur, de parler du passage de la pratique amateur à la réalisation d’un film complexe.
Vendredi 13 septembre – 19h
RUE DES ATELIERS, un film participatif réalisé par Yvan Petit et des cheminots de l’EIMM de Saint-Pierre-des-Corps
France – 2003 – 62 minutes
« Quelle image allez-vous donner de la classe ouvrière ? » fut la première question qui nous fût posée par les ouvriers de l’EIMM, atelier de réparation ferroviaire de Saint-Pierre des Corps. Réponse : « Ce sont vos images de la classe ouvrière qu’il y aura dans le film ».
Les heures d’images filmées par les cheminots eux-mêmes, grâce au ciné-club mis en place dans les années 70. Des images de manifs, de promenades en car, de concours de pétanque, de discours sans le son.
C’est en partant de ces images que le film s’est construit en racontant un lieu, des hommes, qui se sont battus à la fin des années 70 pour que leur usine, gérée avec des capitaux privés, ne soit pas démantelée et soit intégrée à la SNCF au terme de 8 ans de lutte.
Le film aura été aussi la rencontre entre un cinéaste et des ouvriers avec lesquels le récit va s’échafauder lors de la longue étape du montage : comment raconter une histoire ouvrière ? comment se raconter en cinéma ?
LA REMISE DE LA CAISSE, un film de Yvan Petit
France – 2006 – 63 minutes
La remise de la caisse est la première étape des rituels qui accompagnent le départ en retraite d’un cheminot. Chaque ouvrier de la SNCF se voit remettre à l’embauche une caisse à outils. Au moment du départ, on remet, symboliquement, sa caisse, ses outils, ainsi que la clé de son casier de vestiaire.
“ Yvan, je pars à la retraite et je compte sur ta caméra… ”
Dominique est cheminot, permanent syndical et communiste.
Il a travaillé trente-quatre ans dans cet atelier, et a été un des piliers des luttes qui y ont été menées.
Dominique quitte la scène, et tout son entourage se mobilise pour accompagner son départ et tenter d’assurer la transmission. Pendant trois mois, de la fabrication de la « quille » à la soirée de départ, « ma caméra » a suivi son départ.
Samedi 14 septembre – 19h
LA LANTERNE, un film de Dominique Maugars
réalisé dans le cadre d’une résidence de cinéma documentaire
France – 2009 – 34 minutes
En Touraine, avant la drôle de guerre, alors que le Parti Communiste est interdit, Roger Convard et Max Morin polycopient « l’Humanité », journal devenu clandestin depuis son interdiction le 26 aout 1939. Avec l’occupation, vient l’idée de « La Lanterne », un journal clandestin dont le titre est repris d’un pamphlet d’Henri Rochefort. Roger Convard et André Foussier en sont les moteurs et les animateurs… Pensé comme un organe de contre-information face à la propagande officielle du régime de Vichy, La lanterne sera distribuée à quelques centaines d’exemplaires jusqu’à juin 1942. Des hommes et des femmes vont mourir pour que l’information circule…
DES HOMMES VÉRITABLES, un film de Dominique Maugars
France – 2013 – 53 minutes
Dominique a été cheminot dans un atelier de réparation de matériel ferroviaire. Il y a fait du cinéma, grâce à un ciné-club. Bien avant qu’il vienne travailler dans cet atelier, son père en a été licencié pour raisons politiques, et la diffusion d’un film soviétique Un homme véritable y a été interdite. En rassemblant les films et les documents retraçant l’histoire de cet atelier, Dominique revisite son histoire et celle de ceux qui y ont travaillé et construit leur vie.