Projection de Tonite let’s all make love in London | Avec Le Temps Machine
Catégorie : Autres événements
Lundi 13 avril 2015 à 20h
Au Café-Comptoir Colettes, 57 quai Paul Bert à Tours
Entrée libre
Tonite let’s all make love in London
Un film de Peter Whitehead (Royaume-Uni, 1967, 67 minutes)
Projection en partenariat avec Le Temps Machine, en présence d’Aymeric Leroy, spécialiste des Pink Floyd.
Attention film quasiment jamais diffusé en France !
Avant le concert La face cachée de la Lune par la Compagnie Inouïe à l’Espace Malraux le 14 avril, qui va nous faire revivre l’album Dark Side of the Moon, retour lundi 13 aux débuts des Pink Floyd, et dans le contexte qui les a vu naître et grandir, le fameux « Swinging London ». Tonite let’s all make love in London : un film au titre ironique inspiré par le poète beat Allen Ginsberg. En 1967, Peter Whitehead, déjà réalisateur du tout premier film documentaire sur les Rolling Stones (Charlie is my darling, 1966) et toujours muni de sa caméra Eclair 16 mm, est le filmeur des nuits londoniennes. Mais il veut donner un regard critique à ce Londres vanté alors comme capitale de la pop et de la mode. Pour lui, un seul groupe, encore inconnu alors, pouvait le mieux illustrer sa vision : Pink Floyd, qui allait sortir la même année son premier album, The Piper at the Gates of Dawn. Résultat : on y voit et entend les tous premiers enregistrements et concerts du groupe, entre autres au légendaire UFO Club. Le film s’ouvre et se ferme sur le ténébreux titre Interstellar Overdrive… on est en effet très loin du Summer of Love !
Car pour Peter Whitehead, le climat était loin d’être insouciant – révolutions, mouvements sociaux, guerre du Vietnam, avec au-dessus de toutes les têtes la peur de l’apocalypse thermonucléaire.
Le film entremêle interviews de célébrités de la scène culturelle londonienne, interrogées sur les mutations de l’époque, avec des séquences musicales réalisées façon clip. Si Michael Caine disserte sur les rapports de séduction hommes-femmes, Lee Marvin (en uniforme militaire sur le plateau des Douze salopards !) cabotine sur les mini-jupes, et l’écrivaine Edna O’Brien nuance la libération de la femme. L’actrice Vanessa Redgrave reprend des chants révolutionnaires cubains tandis que Mick Jagger (qu’on revoit en plein cœur de l’émeute lors du concert des Stones au Royal Albert Hall en 1966) n’a pas du tout l’intention de changer le monde avec sa musique. Enfin le peintre David Hockney achève le mythe du « Swinging London » en le comparant avec son équivalent américain…
Niveau BO, c’est un instantané de la scène musicale londonienne de l’époque : outre Pink Floyd, The Animals, et surtout pas mal de gens qui furent très vite oubliés : Chris Farlowe et ses reprises à succès des Stones, le projet studio Marquis of Kensington, et Vashti Bunyan, auteure d’un unique album passé inaperçu, redécouverte dans les années 2000 et surnommée « the Godmother of Freak Folk »…
Peter Whitehead arrêtera le cinéma un film plus tard pour élever des faucons dans le désert d’Arabie Saoudite (!). Il avait saisi, avant tout le monde, que le rêve ne durerait pas longtemps… (JB)
Un grand merci au passage à Annick Girard, adjointe à la direction de la programmation de la Cinémathèque française.